Bachibac, mode d'emploi


QUAND LE BILINGUISME OUVRE DES PORTES
Extraits de l’interview de François Grosjean

1 Quel  autre titre pourrait-on choisir pour l’ensemble de la vidéo?

Bilinguisme, mode d’emploi

2 Quelles seraient les principales légendes concernant le bilinguisme? 

François Grosjean réfléchit sur les différents mythes qui existent autour du bilinguisme. J’en citerai deux, très installés dans notre communauté éducative. Le premier, que le bilinguisme suppose une maîtrise parfaite équivalente en deux langues, circonstance qu’il considère très rare. Le deuxième, l’idée que, dans l’enfance, le bilinguisme retarde le développement cognitif de l’enfant et que, en conséquence, il doit être considéré un danger. Des recherches récentes affirment que c’est justement à l’inverse et que le bilinguisme constitue un avantage pour l’enfant dans le domaine cognitif.

3 Quelle approche F. Grosjean propose-t-il pour  aborder la question des langues dans la famille?

Face à l’approche “une personne, une langue”, qu’il ne considère pas la meilleure, F. Grosjean propose l’approche “une langue à l’intérieur, une langue à l’extérieur”: l’enfant a, si c’est possible, une langue à la maison qui est différente de celle de l’extérieur, même s’il s’agit d’une langue minoritaire. Il propose l’exemple du breton pour un enfant dont les deux parents parlent cette langue: dès qu’on ouvre la porte de la maison, tout se passe en breton. F. Grosjean considère que cette approche fonctionne mieux que celle où l’un des parents parle une langue et l’autre une langue différente.

4 Quels sont les effets du bilinguisme? Y-a-t-il un rapport entre le  bilinguisme “noble” et les répercussions positives dont parle F. Grosjean?   Les répercussions positives du bilinguisme se limitent-elles à l’enfance?

Les recherches récentes sur les effets cognitifs du bilinguisme montrent que le bilinguisme améliorerait certaines opérations cognitives chez les enfants d’une manière extraordinaire. Le développement des ressources cognitives se produit quelles que soient les langues en question; il ne faut pas penser que ces bénéfices se produisent seulement quand il s’agit de deux langues “nobles” comme le français et l’anglais, ou le français et l’allemand. F. Grosjean cite en ce sens l’exemple du français et du breton ou du français et l’arabe. Un autre aspect qu’il souligne est que cet apport cognitif du bilinguisme ne se limite pas à l’enfance, il perdure toute la vie. Il semblerait que la démence sénile est retardée de quatre ans chez les personnes bilingues.


5 Dans quel sens les constats formulés par F. Grosjean sur les bilingues et le bilinguisme peuvent-ils s’appliquer aux élèves de Bachibac? Rédigez vos conclusions  en 75 à 100 mots.

Les propos formulés par F. Grosjean coïncident dans une large mesure avec la philosophie du Bachibac. Je me centrerai sur deux aspects que je considère importants. D’une part, la maîtrise parfaite équivalente entre le français et l’espagnol, l’un des mythes cités par F. Grosjean, n’est pas un des objectifs du Bachibac, de même que la transformation de nos élèves en des êtres biculturels parfaits. D’autre part, le développement de certaines opérations cognitives chez nos apprenants est évidente en ce qui concerne la mobilisation des activités cognitives de haut niveau en rapport avec les savoirs disciplinaires et le besoin de produire un discours élaboré.


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